dimanche 8 novembre 2009


SAMEDI 07 NOVEMBRE
DANS LE CADRE DE LA SAISON CULTURELLE
THEATRE du CASINO de DEAUVILLE
PICASSO et LA DANSE





Europa Danse réunit une vingtaine de jeunes danseurs issus des grandes écoles et conservatoires de la Communauté européenne. Avec Picasso et la Danse ils reconstituent quatre ballets dont Picasso a créé les décors et les costumes. L’univers du peintre revit. Rideaux de scène, costumes et motifs des tissus sont ici reconstitués fidèlement, avec le concours et la validation de la Succession Picasso.
Les 22 jeunes danseurs d’Europa Danse donnent une nouvelle jeunesse à ces quatre ballets qui ont marqué l’histoire de la danse. Parade (1917) imaginé par Cocteau, Satie, Massine et Picasso pour Les Ballets russes de Diaghilev, évoque la fête foraine, le monde des acrobates, les clowns et les saltimbanques. C’est la première tentative de Picasso d’introduire le cubisme sur scène en trois dimensions. La musique de Satie, amène modernité et humour en s’offrant quelques incursions dans le jazz. Pulcinella (1920) présente la Suite de Danses composée par Stravinsky et reprend les thèmes et les personnages de la Commedia Dell’arte. Mercure (1924) - Poses plastiques en trois tableaux- fut l’un des spectacles les plus attendus des Soirées de Paris du Comte de Beaumont, notamment parce que Picasso inventa les « poses plastiques », constructions occupant la scène et s’y mouvant ! Cuadro flamenco (1921) est une suite de danses andalouses conçue par Stravinsky, Diaghilev et Kochno qui avaient en 1921 rassemblé des danseurs Sévillans de Flamenco, pour réaliser un programme de danses traditionnelles dont les robes et les châles étaient dessinés par Picasso. Aujourd’hui, pour ce ballet, Europa Danse bénéficie de la présence des danseurs de Flamenco du Conservatoire Royal de Madrid.


"Un tableau ne vit que par celui qui le regarde"
Pablo Picasso


et / ou http://www.deauville.fr/

Parade (1917) > Argument : Jean Cocteau // Musique : Erik Satie // Chorégraphie originale : Léonide Massine // Remontée par : Susanna Della Pietra // Supervisée par : Lorca Massine Pulcinella (1920) > Musique : Igor Stravinsky, d’après Pergolèse // Chorégraphie nouvelle : Ana Maria Stekelman Création
Mercure (1924) > Musique : Erik Satie // Chorégraphie nouvelle : Thierry Malandain Création Cuadro
Flamenco (1921) Suite de danses andalouses > Chorégraphie remontée et adaptée par : Beatriz Martinet Ricardo Franco // Avec le concours de : l’Ecole de Flamenco du Conservatoire Royal de Madrid //
Rideaux de scène, décors et costumes réalisés d’après les maquettes originales de Picasso,
grâce à « Succession Picasso 2009 »
Avec les danseurs d’EUROPA DANSE : Arantzazu Cesco, Stefania Mancini, Isabelle Menard, Harmony Ricci, Vivian Sauerbreij, Laura Vaquier, Francisco Calca, Mattia Carchedi, Olivier Coeffard, Matthieu Neumeyer, Carlos Taravillo Mahillo, Ari Soto, Daan Visser //
EUROPA DANSE est soutenue par le Ministère de la Culture et de la Communication, la Délégation au Développement et aux Affaires Internationales, la Région Centre, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur // Mécénat : Repetto, North Management Consulting //
Résidence à Chartres : Conservatoire de Musique et de Danse, Théâtre de Chartres, Lycée Marceau, Hôtellerie Saint Yves


VENDREDI 23 OCTOBRE

Théâtre du CASINO de DEAUVILLE

Les amours tragiques de Pyrame et Thisbé

Pyrame et Thisbé, légende révélée par Ovide, inspirera à Shakespeare la pièce que jouent les artisans dans Le Songe d’une nuit d’été (1594) et surtout Roméo et Juliette (1595). Classique méconnu, cette production est mise scène et interprétée par Benjamin Lazar, étoile montante de la mise en scène d’opéra et du théâtre baroque, en reconstituant les codes de jeu et les techniques théâtrales du XVIIe siècle.

Théophile de Viau (1590-1626) fut le poète le plus lu du XVIIe siècle. Epicurien et subversif, il mourut à 36 ans à l’issue d’un long procès pour athéisme et libertinage. Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé (1621) est son unique pièce de théâtre. Elle s’inspire de l’une des Métamorphoses d’Ovide et peut être considéré comme le Roméo et Juliette du théâtre classique français. La passion des jeunes amants n’est pas le seul ressort de cette tragédie qui bondit sans cesse du lyrique au picaresque et où cupidité, tyrannie parentale et politique s’opposent à la liberté individuelle et au désir. Le grand attrait de cette production est une mise en scène fidèle aux codes de jeu et à la technique du théâtre baroque. Il y a des décors à compartiments, des éclairages aux bougies, une déclamation et une gestuelle baroques, permettant selon Benjamin Lazar de «… prendre à bras le corps cette langue subtile et imagée, en balayant toute tentation de préciosité ou de minauderie et en faisant ressortir le lyrisme et la puissance». En lever de rideau une farce de Tabarin, joyeuse et gouailleuse rappellera ce qu’était le répertoire comique du théâtre de tréteaux des bateleurs du Pont-Neuf à Paris.
Un répertoire qui fascinait Molière enfant et l’inspira pour ses premières pièces. Spectacle accueilli à Deauville avec le soutien de l’ODIA/ Normandie


"Je crois que ta raison vaut moins que ma folie"

Théophile de Viau

Texte : Théophile de Viau //
Mise en scène : Benjamin Lazar //
Avec Lorenzo Charoy, Julien Cigana, Benjamin Lazar, Anne- Guersande Ledoux, Louise Moaty, Alexandra Rübner, Nicolas Vial //
Collaboration artistique : Louise Moaty ; Scénographie : Adeline Caron //
Costumes : Alain Blanchot ; Lumières : Christophe Naillet //
Maquillages : Mathilde Benmoussa. Production déléguée : Théâtre de l’incrédule //
Coproduction : théâtre de Caen, La Maison de la culture d’Amiens //
Scènes du Jura – « Nouveaux espaces Nouvelles formes », Théâtre de l’incrédule //
Avec le soutien de la Région Haute-Normandie, de la Région Basse-Normandie, du Ministère de la Culture – DRAC Haute-Normandie, de l’ODIA Normandie //
Office de Diffusion et d’Information Artistique de Normandie //
Avec l’aimable collaboration du Théâtre du Château d’Eu et de l’ARCAL (Compagnie Nationale de Théâtre Lyrique et Musical).


Photo © Nathaniel Baruch
INFOS EXTRAITES DE LA REVUE "SAISON CULTURELLE de DEAUVILLE"
PLUS D'INFOS SUR

mardi 20 octobre 2009

JOURNEE CULTURELLE du 29 OCTOBRE 2010

L'espace culturel propose pour la dernière exposition de l'année 2009 de faire découvrir au public la collection de l'Hôtel Bedford de Paris.
Cette exposition aura lieu du 10 octobre au 13 décembre.


Sam Szafran, "Philodendron"

Au cours des années 1980, Gérard Berrut, l’actuel directeur de l’Hôtel Bedford, a commencé à acquérir des œuvres pour l’hôtel. Cette démarche originale et rare, née de sa passion pour l’art, l’a amené à constituer une collection importante. Aujourd’hui, chaque étage de l’hôtel est dédié à un artiste. La première œuvre acquise fut « La Rivière » d’André Beaudin.

Zoran Music, "Venise"

Au fil du temps et des rencontres avec des artistes, des galeristes ou des conservateurs de musées, la collection de l’Hôtel Bedford s’est peu à peu enrichie permettant ainsi de retracer à travers les œuvres acquises l’histoire de l’art du XXe siècle et du début du XXIe. On y découvre des peintres tels que André Beaudin, Miklos Bokor ou Zoran Music, des sculpteurs avec notamment Raoul Ubac et Pierre Edouard mais aussi des graveurs et des dessinateurs.

Liste des artistes exposés :

Eduardo Arroyo, André Beaudin, Miklos Bokor, Patrick Depin, Erik Desmazières, Stéphane Dumas, Pierre Edouard, André Evrard, Rolf Iseli, Claude Lagoutte, Zoran Music, Fahrad Ostovani, Vera Pagava, Gérard de Palézieux, Bruno Rousselot, Robert Saint Cricq, Maria Sepiol, Sam Szafran, Raoul Ubac.

INFORMATIONS EXTRAITES DU BLOG DES DOMINICAINES

A REGARDER

http://espacelesdominicaines.over-blog.com/article-36890598.html

PROGRAMME

14h : RENDEZ-VOUS A L'ACCUEIL DE L'EXPO - Tarif de groupe -
14h15 - 15 h ... ou plus : VISITE DE L'EXPO
Salle d'exposition temporaire
15 h - 15h 30 ... ou plus : VISITE et EMPRUNT à L'ARTOTHEQUE


16 h - 17h : Ballade dans Pont l'Evêque - Visite des quartiers restaurés - Petit Thé ?
17h
départ pour DEAUVILLE

17h 30 - 19h 30 : TRAVAIL SUR LES PROGRESSIONS D'EMAUX DE BASE
Théorie et Pratique - Chaque participants développera une gamme de couleurs )

Places limitées et réservées en priorité aux élèves d'ART STATION
- Atelier Céramique -
S'inscrire via email : laure.exposito@laposte.net




dimanche 16 août 2009

RICHARD LONG - Tate Britain



Tate Britain,
3 June – 6 September 2009

This major exhibition is Richard
Long's first survey in London for eighteen years and is a unique opportunity to understand afresh the artist's radical rethinking of the relationship between art and landscape.

Long's work comes from his love of nature and through the experience of making solitary walks. These take him through rural and remote areas in Britain, or as far afield as the plains of Canada, Mongolia and Bolivia. Long never makes significant alterations to the landscapes he passes through. Instead he marks the ground or adjusts the natural features of a place by up-ending stones for example, or making simple traces. He usually works in the landscape but sometimes uses natural materials in the gallery. His work explores relationships between time, distance, geography, measurement and movement.
Featuring over 80 works, Heaven and Earth includes sculptures, large-scale mud wall works, and new photographic and text works documenting walks around the world, plus a big selection of the artists' books, postcards and other printed matter.



dimanche 2 août 2009

Le paysage sublimé à CERET

JEAN LE GAC - La grande bibliothèque -



EXPOSITION JEAN LE GAC
"La grande bibliothèque"
Jean Le Gac
Jean Le Gac, on s'en souvient, a ouvert dans les années 1970, avec le mouvement du Narrative Art, un nouveau chapitre de l’histoire de la peinture.
Puis plus tard un autre encore, dans lequel le Peintre sera le héros d’un roman dont les toiles sont le décor. Joueur comme pas deux, le "peintre/sujet" se promène dans sa propre oeuvre depuis bien longtemps. Celle-ci est bavarde, jubilatoire et contient sa dose d'humour.Depuis 2002, entre fiction et confession, Jean Le Gac nous fait entrer dans ses bibliothèques. Il peint et dessine des livres plus grands que nature. Toujours présentés sur la tranche comme dans un rayonnage, ils ont été lus et relus. Leur dos sont plus ou moins cassés, leurs couvertures plus ou moins savetées et écornées. On repère des ouvrages de la littérature, "En lisant, en écrivant" de Julien Gracq , des inventions, "Les Adieux "de Mac Gac, les éditeurs préférés du peintre, Minuit, Bourgois, Le Masque... Si les livres ainsi présentés renvoient à une réalité, celle des librairies, des bibliothèques privées ou publiques, en arrière-plan, les illustrations surdimensionnées, quant à elles, nous emportent dans l'imaginaire romanesque de l'artiste. On partage les premières émotions enthousiastes d'un jeune lecteur découvrant les récits merveilleux d'aventures improbables, plus vraies pourtant que la réalité de son environnement.
Car les bibliothèques de ce "peintre de roman" déroulent en toute simplicité l'histoire d'un apprentissage. Elles montrent le parcours d'un lecteur. Il naît à la littérature en se gavant des aventures de héros de papier qui triomphent d'une multitude d'épreuves, d'une foule d'obstacles. Il va grandir au péril des textes y découvrir des valeurs, des horizons nouveaux. Les événements fictifs contenus dans les chers ouvrages ont une portée symbolique. La lecture est un rite. La maturité venue, le peintre grâce au jeu du double, remplit lui-même le rôle du passeur. L'oeuvre plastique devient récit initiatique.
« Bientôt des noms ici ne diront plus rien. L’art fait ainsi, beaucoup de vagues pour un peu d’écume vite bue par le sable ».
Les Bibliothèques sont ainsi également, une tentative de sauvegarder non seulement la mémoire des auteurs, des titres, de la fonction remplie par les livres dans une existence mais plus particulièrement encore, la manifestation du désir de partager l'expérience d'un lecteur heureux. Le bonheur dont on parle n'est pas un contentement béat, mais un état complexe qui retient des pluies d'enchantements, de délectations et se souvient des flaques d'angoisse semées par le doute. A l'instar de Rimbaud qui se demandait si la vraie vie n'était pas ailleurs, Jean Le Gac nous confie l'expression de sa perplexité dans "Enterré vivant". Sur cette grande image, on voit la tête aux yeux écarquillés et inquiets, d'un homme enseveli au centre d'un paysage désert et sans nom. Derrière lui la silhouette d'un enfant à l'inverse "tout en jambes" (affaire de cadrage), devant lui mais sur un autre plan, des livres géants, enfin une légende très "B.D." : "- On m'enterra jusqu'au cou". La mobilité du corps est perdue, mais l'homme est libre de rêver, de désirer. Son regard est dirigé vers le livre estampillé d'un magnifique phare, métaphore lumineuse de ce qui balise les côtes, guide et protège le navigateur. «La Grande bibliothèque» de Jean Le Gac dans son déploiement est à l'image de la vie, pleine de possibles et d'inachevé. Chaque livre qu'elle offre est une haute tour qui débordent des d'images d'une mythologie moderne. L'artiste affabulateur et malicieux glisse du quotidien à l'insolite, du réel à l'illusoire. Dans son espace-temps les signes et les souvenirs des différentes périodes se mêlent, travaillent ensemble et s'enchantent. Le talent du peintre autorise la transmission sur grand écran du bonheur impalpable qui l'habille et l'habite auquel s'ajoute un soupçon d'inquiétude existentielle. "Relectures" présente durant l'été au Domaine du Dourven à Loquémeau, la série d'immenses dessins formant «La Grande bibliothèque». Le titre de l'exposition dédiée selon Jean Le Gac, à cette cause perdue qu'est pour lui le dessin d'imitation peut être compris comme un principe, une méthode et une déclaration de l'artiste. Lire est insuffisant. Relire, c'est s'abandonner au plaisir de la littérature, confirmer ses choix, développer et approfondir sa connaissance. Mais, relire pour le peintre, c'est déjà réécrire, c'est à dire transposer, renouveler, focaliser, dilater ou prolonger. «La Grande bibliothèque» de Jean Le Gac est une allégorie de la création rendue possible par le processus de "relectures" et dont la génèse est dans les images que l'on se forme enfant.Catherine Plassart «La Grande bibliothèque» a été présentée pour la première fois en 2007 lors d’une exposition à l’Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine de Caen (IMEC). Jean Le Gac
Dans le catalogue de l’exposition Jean Le Gac décrit ainsi cette série :
« Moi, PEINTRE, vacciné de longue date, ce serait drôle qu’après tous les avatars survenus dans le monde de l’art, et suivant ma première impulsion, j’en sois encore à défendre une cause perdue : le dessin. L’avouerai-je, c’est au dessin d’imitation que je pense plus qu’au dessin d’artiste, qu’au griffonnage, gribouillage, gribouillis. Dans le dessin d’imitation j’aime la maîtrise, l’oubli de soi et du style, la concentration qu’il exige, qui dirigent tout mon corps vers ma main. Sans doute dans cette préférence entre le souvenir de mon vieux titre de professeur de dessin, qui me force à aimer ce qui fut : le voir avec la main. […] J’irai même jusqu’à dire que je ne suis pas peintre. J’ai abandonné définitivement cette idée il y a très longtemps. J'assume un personnage : le « peintre ». Je fais des œuvres pour lui. Je suis sa petite main, rien de plus. Aussi je peux, comme ces derniers temps, pour en rester à notre sujet, dessiner des bibliothèques géantes avec l’intention de cacher sur les rayons un polar, Le peintre a disparu. Entre nous, il n’y a rien dans ce livre au-delà d’un titre de la collection « Le Masque ». Je ne l’ai pas choisi pour son contenu ».Jean Le Gac
photos :
1) La grande bibliothèque 1, 2006, 350x420cm. Dessin, fusain, mine de plomb sur papier. © Jean Le Gac
2) La grande bibliothèque 6 (avec enterré vivant), 2007, 330x630 cm. Dessin, fusain, mine de plomb sur papier. © Jean Le Gac
3) La grande Bibliothèque 5, 2007, Fusain, mine de plomb et aquarelle sur papier, 316 x 412 cm, © Jean Le Gac
© photographe Agnès Le Gac-Arinto
EXPOSITIONS "Relectures" - La Grande Bibliothèque de Jean Le Gac
du 4 juillet au 4 novembre 2009 au Domaine du Dourven - 22300 Trédrez-Locquémeau
galeriedudourven@oddc22.com - 02 96 35 21 42 - www.oddc22.com
ouvert du 4 juillet au 30 août tous les jours sauf le lundi, de 15h à 19h
ensuite les samedis, dimanches et jours fériés de 15h à 19h
Jean Le Gac
L’effraction douce de Jean Le Gac
Contrepoints contemporains à l’exposition Picasso-Cézanne
Exposition du 2 mai au 26 juillet 2009Musée des Tapisseries28, Place des Martyrs de la Résistance13100 AIX EN PROVENCETel : 04 42 23 09 91 ouvert tous les jours de 10h à 18h, fermé le mardiEn contrepoint à l’exposition Picasso du Musée Granet, Jean Le Gac porte un regard sur les œuvres du maître. L’exposition est construite autour de la nouvelle série des « Demoiselles d’Avignon » qui comprend une douzaine d’œuvres, et la prolongeant par une série inédite de « Natures Mortes ». Vingt et une œuvres dont certaines de très grand format, face à face avec les tapisseries des 17ème et 18ème siècles. « Dans la peinture de Jean Le Gac, il y a quelque chose de fondamentalement archéologique : lui comme moi, nous sommes des chiffonniers du passé.» Laurent Oliviervoir aussi : notre fiche bio-bibliographique
Jean Le Gac

Catherine Plassart -

Vous pouvez voir cet article dans sa forme originale, dans
"Les dossiers de l'été 2009" de ART POINT FRANCE
et vous inscrire à la lettre d'info sur : http://www.artpointfrance.info/

"LA COOPERATIVE" - ESPACE D'ART CONTEMPORAIN et de LITTERATURE de MONTOLIEU


La Bibliothèque d'Urcée


L'exposition consacrée à Gérard Titus-Carmel, "La Bibliothèque d'Urcée", est présentée du 13 juin au 23 août 2009 à La Coopérative, centre d'Art et de Littérature de Montolieu, village du livre. La Coopérative, a pour vocation la valorisation de l'art contemporain et de la poésie. C'est un vaste espace qui abrite une relation privilégiée qui existe entre les arts plastiques et la littérature.C'est donc dans ce rapport entre peinture et littérature que "La Bibliothèque d'Urcée" naît, « d'un large trait horizontal jusqu'à la dernière balafre, sur le mur des métamorphoses. »1 Gérard Titus-Carmel met en parallèle le cheminement de sa peinture aux premiers tracés de la construction d'une page d'écriture à venir.

La Bibliothèque d'Urcée comporte cent œuvres et est composée de dix départements : Le Département des Ocres, Le Département des Craies, Le Département des Ombres, Le Département des Bribes & Fragments, Le Département des Papiers d’Orient, Le Département des Encres, Le Département des Traces & Empreintes, Le Département des Pastels à la cire, Le Département des Imprimés, Le Département des Fusains seuls.


"La Bibliothèque d’Urcée"* Où penchent les lignes

« Un beau jour, tracer d’un seul geste un large trait horizontal, autoritaire et comme définitif, en haut d’une grande feuille de vélin blanc tendue sur le mur des métamorphoses. Puis dans le même élan, doublant cette première balafre, une autre ligne, suivie d’une autre, et d’une autre encore, toutes plus ou moins parallèles, jusqu’au bas du papier, ou presque. Ce serait comme des lignes de portée, ou comme des étagères.Cependant le mouvement naturel du bras, emporté par sa fougue mais arrivé plus tôt que prévu au bout de sa course, donnera à ce réseau de lignes un petit air penché qui, sans être tout à fait désagréable, ruine d’emblée l’organisation stricte d’une bibliothèque.D’ailleurs, en est-ce vraiment une qui est en train de se monter là, dans la blancheur ?Peut être ne sont-ce que les premiers tracés de construction d’une page d’écriture à venir, un geste simple pour dresser le fouillis de la langue qu’on va débiter en bûchettes et classer consciencieusement dans cet espace divisé par séquences et en bandes inégales, hachées de petits bâtons verticaux, tassés et muets comme des livres ? Ou la préparation d’un papier à musique sur quoi une main fiévreuse accrochera un désordre de stries et de taches, qu’on lira comme la transcription d’un chant « digne de plaire à Dieu » ? Partition de la jubilation inarticulée, page d’un texte réduit à la graphie des premiers bâtons, glyphes, cannelures, traits rangés sur le mur pour compter les jours…Et cela, aussi : répertoire de coches, scarifications, marques et griffures, pour faire rendre gorge au papier muet, à sa surface aveugle. Et peigner, labourer, herser, tresser, aligner, compter. Caler les rangées, saturer le dessin. Puis, avant de fixer, passer un coup de chiffon sur la suie du fusain, comme on époussette les étagères, en prenant soin des beaux livres. En faisant bien attention qu’avec le temps une sournoise fatigue n’ait pas poussé notre solitude au bout du rayon. Là où penchent les lignes… »

Le 15 août 2007, jour qui penche, lui aussi…

Gérard Titus-Carmel

*Texte de Gérard Titus-Carmel "La Bibliothèque d'Urcée", "Où penchent les lignes"




Communiqué du Centre National des Arts Plastiques

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Exposition Titus-Carmel vu par le journal L'INDEPENDANT

Clin d'oeil complice entre le Centre d'Art et de Littérature Contemporaine et le Village du Livre ? Sûrement, depuis que la Bibliothèque d'Urcée de Gérard Titus-Carmel est accrochée à la Coopérative. Avec près de cent toiles exposées c'est une œuvre importante que le public est invité à aller découvrir. Titus-Carmel travaille essentiellement par séries, explorant et analysant des motifs ou des formes qu'il s'approprie telle cette Bibliothèque d'Urcée dont il dit qu'elle n'a ni commencement ni fin, une bibliothèque fantome en quelque sorte. Présentée par départements en fonction des techniques utilisées, on parcour sur les deux niveaux de l'exposition : Pastels à la cire. Trous et empreintes. Fusain seul. Ombres. Ecres. Craies. Le public invité au vernissage a su en apprécier toutes les nuances et, a pu en même temps, découvrir le poète qu'est Titus-Carmel qui a donné en signe de remerciement, lecture d'extraits de quelques unes de ses poesies devant un auditoire sous le charme qui l'a acclamé chaleureusement.
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EXPOSITION TITUS CARMEL
vu par le journal LE MIDI LIBRE



Philippe Coquelet, fondateur de cette galerie privée à Montolieu, vous invite à écouter
Lundi 3 août sur France Culture l'émission "Lumières d'août", présentée par Sophie Noleau,
de 12 h 45 à 13 h 30
qui parlera de Gérard Titus-Carmel pour son oeuvre "La bibliothèque d'Urcée".
Cette oeuvre fait l'objet d'une exposition à la Coopérative de Montolieu, centre d'art et de littérature où elle est présentée du 13 juin au 23 août 2009.

La Coopérative a pour vocation la valorisation de l'art contemporain et de la poésie. C'est un vaste espace qui abrite une relation privilégiée entre les arts plastiques, la littérature et la musique. C'est dans ce rapport entre peinture et littérature que "La bibliothèque d'Urcée" naît, "un large trait horizontal jusqu'à la dernière balafre, sur le mur des métamorphoses". Gérard Titus-Carme l met en parallèle le cheminement de sa peinture aux premiers tracés de la construction d'une page d'écriture à venir. Né à Paris le 10 octobre 1942, Gérard Titus-Carmel est un peintre, poète et essayiste français. Il a illustré bon nombre d'ouvrages de poètes et d'écrivains, et a lui-même publié à ce jour une trentaine de livres, essais sur l'art et recueils de poésie.

Site : http://www.lacooperativemontolieu.com/

LE MIDI LIBRE - Édition du samedi 1 août 2009

MUSEE D'ART CONTEMPORAIN DE SERIGNAN


Le Musée de Sérignan


Situé au coeur du centre ville, le musée de Sérignan, inauguré le 23 septembre 2006, est consacré à l'art de notre époque. Symbole de la dynamique culturelle de la Ville, il est le premier musée d’art contemporain de l’Hérault.Sur près de 2 500 m2, le musée présente une collection permanente (Paysagisme Abstrait, Art Conceptuel, Supports/Surfaces, Figuration Narrative, scène artistique actuelle…) constituée principalement de dons d’artistes et des expositions temporaires. Il offre un accès privilégié aux oeuvres dans différents espaces : cabinet d'arts graphiques, espaces d'exposition, salle vidéo, vitrines expérimentales, salon-bibliothèque, librairieboutique. Le musée propose un grand nombre d'activités à destination de tous les publics : visites commentées, conférences, un jeudi/une oeuvre, ateliers pour les enfants, mon anniversaire au musée…Dans le même bâtiment, vous pouvez aussi découvrir le musée de l’attelage et du cheval.


La collection Pierre Alechinsky, Eduardo Arroyo, Per Barclay, Ben, Vincent Bioulès, Christian Bonnefoi, Stéphane Bordarier, Belkacem Boudjellouli, Daniel Buren, Robert Crumb, Antonello Curcio, Dado, Olivier Debré, Marc Desgrandchamps, Daniel Dezeuze, Erik Dietman, Noël Dolla, Bernard Dufour, René Duvillier, Erró, Nathalie Elémento, Serge Fauchier, Dominique Figarella, Roland Flexner, Gérard Fromanger, Patrick des Gachons, Marie-Ange Guilleminot, Fabrice Hyber, Athina Ioannou, Peter Klasen, Wilhelm Klein, Pierre Klossowski, Lionel Laussedat, Philippe Mayaux, Jean Messagier, Piet Moget, Véra Molnar, Côme Mosta-Heirt, Jean Nouvel, Stéphane Pencreac’h, Bernard Rancillac, François Rouan, Chéri Samba, Patrick Saytour, Alain Séchas, Tony Smith, Matias Spescha, Peter Stämpfli, Claude Viallat, Jean-Louis Vila…



Aussi à Sérignan... La Cigalière et le Parc Rayonnant
La Cigalière est une salle de spectacle offrant une programmation pluridisciplinaire (théâtre, danse, musiques, chanson française, cirque…) de jeunes interprètes comme d’artistes de renommée nationale.
A découvrir sur les pourtours de La Cigalière... “Rayonnant”, oeuvre réalisée par Daniel Buren. L’artiste Daniel Buren a aménagé les pourtours de La Cigalière au titre de la commande publique, en collaboration avec l’architecte Nicolas Guillot. Le projet a pris en compte les spécificités de village méridional et de paysage littoral qui caractérisent ce lieu. Depuis le trottoir du village, l’oeuvre se dilate “en éventail” en direction de la plaine biterroise : 170 pylônes en métal ajouré, éclairés de l’intérieur par fibre optique.C’est un véritable spectacle à la tombée de la nuit, lorsque les pylônes prennent des variétés infinies de couleurs.

Site :
www.ville-serignan.fr

Latitude : 43.27889249229526
Longitude : 3.2832813262939453

TITUS CARMEL - EXPO COLLEGE DES BERNARDINS




Exposition Gérard Titus-Carmel


L’exposition est prolongée jusqu’au 9 août 2009


Le Collège des Bernardins présente, de façon inédite, une série de cent soixante œuvres de Gérard Titus-Carmel inspirée de la célèbre Crucifixion du retable d’Issenheim.


Le Collège des Bernardins présente dans la nef Suite Grünewald de Gérard Titus-Carmel, série réalisée de juin 1994 à juin 1996, composée de cent cinquante-neuf dessins et d’une peinture. Cet ensemble, montré dans son intégralité pour la première fois, est inspiré de la Crucifixion du retable d’Issenheim peint par Matthias Grünewald au début du XVIe siècle et conservé au Musée d’Unterlinden à Colmar.
L’artiste se livre à une véritable entreprise de déconstruction de la dramaturgie du tableau, en explorant dans le détail tel ou tel fragment de la scène de la Crucifixion à l’aide de toutes les techniques du dessin : fusain, mine de plomb, craies, pastel, encre, aquarelle, la peinture acrylique et, très souvent, le papier collé. Titus-Carmel propose une suite qui s’offre comme une méditation. La Suite Grünewald devient ainsi, au terme de ce long travail de peinture et de dessin, un véritable chemin initiatique, une interrogation sur les enjeux mêmes de la représentation.
Gérard Titus-Carmel, Suite Grünewald - 15-16 mai 1996, acrylique et papiers collés / Crédit : André Morain, Paris.
Entre figuration et abstraction, Titus-Carmel – qui est aussi graveur et poète – travaille essentiellement par séries, explorant, analysant des motifs qu’il s’approprie, se constituant peu à peu son propre système de références. Il a ainsi réalisé de nombreux ensembles dont Jungles, 2004 ; L’Herbier du Seul, 2005, ou encore Bibliothèque d’Urcée, 2006-2009, pour les plus récents.


Pour en savoir plus :
Collège des Bernardins
20 rue de Poissy- 75005 Paris /
Tel : 01 53 10 74 44


Email http://www.collegedesbernardins.fr/
Horaires : Le Collège des Bernardins est ouvert au public tous les jours de 10h à 18h et le dimanche de 14h à 18h.
La grande nef et l’ancienne
sacristie sont accessibles gratuitement


En lien avec l’exposition :
Parution :
Gérard Titus-Carmel, Suite Grünewald, éditions Collège des Bernardins, 150 pages, 21x 27 cm, ill. couleur, version française.

vendredi 15 mai 2009

Sur les pas de Camille Claudel

YVETOT.

La médiathèque présente une exposition des œuvres de douze élèves de l'école d'arts plastiques.

L'exposition présentée à la médiathèque intercommunale Guy-de-Maupassant, à Yvetot, fait partie d'un ensemble dédié à la vie de Camille Claudel. « Cette idée s'est formalisée à l'automne dernier dans le cadre des activités de Caux Productions », précise Frédéric Brard, le dynamique responsable de l'association. Les partenaires institutionnels et culturels ont choisi de suivre cette initiative.


Un modèle vivant pour s'exercer
La salle des Vikings qui accueille pour la circonstance Denis Potier, sculpteur yvetotais, ne pouvant laisser à disposition une exposition durant presque un mois, c'est tout naturellement la médiathèque qui permet d'offrir aux visiteurs le travail des adhérents de l'école d'arts plastiques.

Laure Exposito a donné les cours de sculpture aux élèves.

Douze élèves de 25 à 70 ans (des novices de première année aux plus anciens) ont bénéficié des cours de Laure Exposito, professeur à l'école, ainsi que de la présence d'un modèle vivant durant six semaines, Mathilde, qui a posé de janvier à avril.
Ces œuvres en terre crue, cuite ou patinée sont le fruit d'une réalisation sous des formes à l'esprit académique ou d'expressions plus violentes dans la lignée de la réflexion de Camille Claudel.
Le fait que cette exposition se déroule à la médiathèque suscite une approche de la symbolique de la démarche : ici, c'est un lieu d'études et plutôt un retour aux sources, car les livres ont été un élément déterminant. Le film avec Isabelle Adjani sera projeté pour les groupes.

A noter la présence d'Emmanuelle Tonnerre, chargée de la culture au sein du conseil municipal, et celle, amicale, de David Bardage, ancien directeur de la galerie Duchamp.


LE HAVRE LIBRE et PARIS NORMANDIE

Article paru le : 9 mai 2009

La vidéo réalisée par l'équipe de la Médiathèque, est visible en cliquant sur ce lien :

http://www.ccry.org/page/agenda/tempsfort

et les informations sur l'école d'Arts Plastiques sont disponibles en cliquant ci dessous :


www.galerie-duchamp.fr






jeudi 16 avril 2009

SPECTACLE et EXPO : CAMILLE C. à YVETOT

Camille Claudel.


Sous l'impulsion de Evelyne BISSERIER du Centre Culturel des Vikings, de Chantal LEMONNIER de la médiathèque G. de Montpassant et de David BARBAGE, ancien directeur de l'Ecole d'Arts Plastiques d'Yvetot et de la Galerie Duchamp,

le Centre Culturel des Vikings d'Yvetot soucieux de diffuser les actions culturelles de sa ville en collaboration notamment avec d'autres associations, à invité les élèves de l'atelier de Sculpture de l'Ecole Municipale d'Arts Plastiques d'Yvetot à se pencher sur " Camille C.".


La pièce de Théâtre se jouera au :

CENTRE CULTUREL "LES VIKINGS"

le Mercredi 6 mai 2009 à 20h 30

Tarif : 9 / 6 € - gratuit pour les moins de 12 ans

ADRESSE
Rue Pierre de Coubertin - 76190 YVETOT
yvetot.caux.productions@orange.fr -
http://www.tourisme-yvetot.fr/affiche/vikings.htm
Tel : 02 35 95 15 46 - Fax : 02 35 56 44 46


et les travaux d'élèves seront présentés à la
MEDIATHEQUE INTERCOMMUNALE GUY DE MONTPASSANT


VERNISSAGE Mercredi 6 mai à 18h 30

Merci à Stéphane NOE et Pascal SIMON qui ont fait un petit reportage vidéo au sein de l'atelier,
et que vous pouvez voir sur le site de la médiathéque :
http: //mediatheque.ccry.org
ou en cliquant sur le lien ci-dessous :
http://www.ccry.org/page/agenda/tempsfort

ADRESSE
9 Rue Pierre de Coubertin - 76190 YVETOT
Téléphone : 02.35.95.01.13
mediatheque@ccry.org


HORAIRES D'OUVERTURE
lundi - jeudi : 15h00 - 18h00
mardi - vendredi : 15h00 - 19h00
mercredi et samedi : 10h00 - 18h00 (journées continues)



DOSSIER DE PRESSE

FEMMES
Battues, enchaînées, lapidées, brimées, violées, déshonorées, rasées, excisées, cachées, voilées, exhibées, vendues… Les adjectifs ne manquent pas pour les qualifier : l’histoire, d’hier jusqu’à aujourd’hui, fourmille d’exemples.

Réhabilitation et reconnaissance sont les maîtres mots de ce spectacle. Mademoiselle C . ressemble de toute évidence à Camille Claudel.
En effet, le texte de Henry DUBOS s’inspire de la vie et de l’œuvre de cette artiste hors du commun pour dénoncer les rouages du pouvoir masculin.
A partir d’une riche documentation sur la vie de Camille CLAUDEL (œuvre de Anne DELBÉE, textes psychanalytiques de Brigitte FABRE-PELLERIN, courriers et documents émanant de l’hôpital de Montdevergues) mais aussi d’informations sur bien d’autres femmes bafouées, critiquées ou reniées…
Henry DUBOS a créé une héroïne :
Mademoiselle C. sculpteur .
Ce personnage interprété par Élisabeth TOUCHARD sculpte des tranches de vie sur les phrases du violoncelle de Birgit YEW, sous le regard de Nathalie LOCQUET femme-caméra, dans la lumière de Muriel DUBOS.
Un spectacle interactif qui honore la femme au moment où seule, une journée lui est dédiée.

Une exposition de photographies d’œuvres de Camille CLAUDEL, prêtée par la bibliothèque de la ville de Oissel guide les spectateurs sur les pas de cette femme aujourd’hui réhabilitée Mademoiselle C. sculpteur Aimer à en perdre raison.
Le pari d’Henry Dubos, c’est d’avoir osé écrire, c’est-à-dire traduire à l’aide de mots, les sentiments qu’il éprouvait, l’émotion qu’il ressentait en présence de Camille Claudel. Pari gagné, avec d’autant plus de mérite qu’il a été tenté et tenu, non pas devant un parterre d’initiés, mais dans une modeste salle de province, celle du cinéma-théâtre de Saint-Saëns. Dans un espace tendu de noir une femme soliloque, laisse filtrer sons et murmures à peine audibles, puis lance l’instant d’après, d’incohérents éclats tandis qu’elle s’abreuve ou s’imbibe, déversant des propos en un flot jaillissant où se noie son désarroi. Élisabeth Touchard, merveilleuse d’authenticité, insuffle une intensité qui s’amplifie alors que l’archet de Birgit Yew exprime au violoncelle les accents déchirants de l’âme désemparée et que Nathalie Locquet révèle en gros plan sur la toile de lin, les mains de l’artiste malaxant et modelant la terre d’où naît son œuvre. Mademoiselle C. n’est pas une pièce destinée à faire rire, loin s’en faut. S’agit-il alors de théâtre à message ? Certes, comment ne pas y voir l’expression d’une révolte contre la soumission à laquelle tant de femmes sont condamnées ? Mais pourquoi ne pas aller au-delà, et y admirer une peinture, criante de vérité, révélée avec quel talent, d’un être aspirant à l’amour, quel que soit l’abîme où plonge son désespoir ? Claude FOURNIER

DISTRIBUTION Élisabeth TOUCHARD : Melle C. Birgit YEW : Violoncelle Nathalie LOCQUET : Caméra Muriel DUBOS : Lumières Michèle BELLET : Crédit Photos

Le Public à propos de Mademoiselle C. sculpteur :

"Chapeau bas devant la beauté, la grâce et la force qui se dégagent de ce spectacle…

Mademoiselle C. affairée à donner forme à l’argile, s’adresse à son entourage sans artifice, avec lucidité, mais son mal être la conduit progressivement à la folie."


La Critique à propos de Mademoiselle C. :

SAINT-SAËNS Lundi 8 Mars 2004 20 H 30

" Singulier, féminin mais aussi pluriel.

Le spectacle du théâtre Musical Coulisses montre combien l’histoire des femmes est riche. Mademoiselle C., n’est pas anonyme puisque le spectateur partage la vie de Camille Claudel mais par ce titre, le metteur en scène a délibérément choisi de transposer l’histoire de cette artiste à celle de toutes les femmes (mais aussi des hommes) qui aujourd’hui ont encore et toujours besoin de revendiquer leurs droits, leur dignité parce que rien n’est acquis à jamais. Les nombreux mouvements et groupements de défense des femmes en attestent.
Une cause peut aussi être défendue grâce à l’expression artistique. C’est ce chemin qui a conduit Henry Dubos à l’écriture de ce texte où il aborde un thème qui lui est cher : l’identité. Quelle est la place de Mademoiselle C. dans une société qui refuse la non conformité aux modèles et normes qu’elle propose ?
Femme et qui plus est talentueuse, Mademoiselle C. rencontre bien des difficultés à être, en cette fin de XIXème siècle. Les relations avec son père, sa mère, son frère Paul et son amant Rodin sont évoquées dans l’atelier de Melle C, incarnée par Élisabeth Touchard. Affairée à donner forme à l’argile, elle s’adresse à son entourage sans artifice, avec lucidité, mais son mal être la conduit progressivement à la folie.
La précision des gestes est amplifiée par les images filmées en direct et diffusées sur écran. A la caméra, Nathalie Locquet montre ce que le public ne peut voir et lui permet ainsi de mieux pénétrer l’univers de Melle C.
La sobriété du décor - à l’image d’une araignée qui tisse la toile dont elle devient prisonnière surtout à cause des éléments extérieurs - suggère ce monde hostile à la passion qu’elle défend. Sculpter pour exister. Trop extravagante pour être intégrée.
Ce que le texte, la gestuelle, l’image ne disent pas, le violoncelle s’en charge. Il dialogue avec Melle C., la soutient et quelquefois l’oblige à sortir d’elle même. Birgit Yew renforce les émotions
Le temps qui passe, celui d’une vie semée de bonheurs réprimés et d’obstacles, se concrétise dans les éclairages de Muriel Dubos. Passionnée, chaotique, torturée, Melle C. témoigne de son époque par ses œuvres qui relatent sa vie.
Faire que chaque être humain quelque soit son sexe, son statut, son origine, trouve son identité ; tel est l’objectif de la dernière création du Théâtre Musical Coulisses. "
M B


« Camille C », vous la connaissez, du moins l’imaginiez-vous, pour avoir lu à l’occasion, des chroniques à son sujet : vous la saviez d’une famille bourgeoise bien pensante, avec un frère ambassadeur ; on vous l’avait présentée assez libre dans son comportement, fréquentant un sculpteur en renom dont elle était le modèle, peut-être un peu plus aussi ; sa famille, prétendait-on, avait été contrainte à des mesures extrêmes pour la soigner : pensez donc, elle buvait ! Passe encore pour un homme, l’absinthe favorise parfois le génie, voyez Verlaine, Toulouse-Lautrec, d’autres encore ; mais qu’une femme devienne éthylique, au point d’en être comme alcoolisée, telle une éponge dégoulinante, quelle inconvenance, quelle déchéance, quelle vulgarité ! Sans doute aurait-on admis qu’elle fume, et pas seulement de l’herbe à Nicot, aurait-on compris qu’elle se vête en homme, la dame de Noharit en avait bien eu l’audace ! Mais boire, quel affront : inadmissible ! pire même, indécent.

De « Camille C », voilà ce que vous saviez jusqu’au jour où poussé vous aussi par la soif, celle d’en apprendre un peu plus sur cette femme hors du commun, vous vous êtes intéressé à « Mademoiselle C ».

Aucune ambiguïté, c’est bien de la même personne qu’il s’agit ; mais pour en percer le mystère, pour en pénétrer le secret, vous disposez cette fois non pas d’un livre ou d’un guide, mais d’un intime : il s’est penché sur elle avec un tel regard qu’il s’en est trouvé envoûté, et qu’en retour il l’a faite sienne ; elle lui appartenait et il a voulu la faire découvrir en toute vérité, sans aucune impudeur.

Le pari d’Henry Dubos, c’est d’avoir osé écrire, c’est-à-dire traduire à l’aide de mots, les sentiments qu’il éprouvait, l’émotion qu’il ressentait en présence de « Mademoiselle C ».

Pari risqué et pari gagné, avec d’autant plus de mérite qu’il a été tenté et tenu ce pari, non pas devant un parterre d’initiés imbus de parisianisme, mais dans une modeste salle de province, celle du cinéma-théâtre de Saint-Saëns, dont il a tiré partie avec bonheur de toutes ses ressources.

Henry Dubos, l’auteur de la dramaturgie, en a conçu la mise en scène, à la fois riche et dépouillée, et ce n’est pas contradictoire : dans un espace tendu de noir qui en accentue la profondeur à l’infini, il a dressé des stèles ; une femme soliloque, laisse filtrer sons et murmures à peine audibles, puis lance l’instant d’après, d’incohérents éclats tandis qu’elle s’abreuve ou s’imbibe, déversant des propos en un flot jaillissant où se noie son désarroi.

C’est Élisabeth Touchard, merveilleuse d’authenticité, qui anime la voix ; elle lui insuffle une intensité qui s’amplifie alors que l’archet de Birgit Yero exprime au violoncelle les accents déchirants de l’âme désemparée, et que Nathalie Locquet révèle en gros plan sur la toile de lin, les mains de l’artiste malaxant et modelant la terre d’où naît son œuvre.

« Mademoiselle C » n’est pas une pièce destinée à faire rire Margot, loin s’en faut. S’agit-il alors de théâtre à message ? Certes, comment ne pas y voir l’expression d’une révolte contre la soumission à laquelle tant sont condamnées ? Mais pourquoi ne pas aller au-delà, et y admirer une peinture, criante de vérité révélée avec quel talent, d’un être aspirant à l’amour, quel que soit l’abîme où plonge son désespoir ?

Claude Fournier
12 avril 2004