jeudi 8 août 2013

BERLIN : LA" BOROS FOUNDATION"

Le bunker nazi d'Albert Speer 


devient 

la Fondation Boros d'art contemporain

On y lit toutes les époques, de la RDA pro-Cuba aux années « sexe et drogue » après la chute du Mur.
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Premier choc, le Reichsbunker Friedrichstrasse construit en 1942 par Albert Speer, architecte en chef du parti nazi, est au cœur du vieux Berlin, pas isolé sur un quelconque no man's land. Censé abriter 2 000 civils pendant la guerre, il en a entassé jusqu'à 5 000. Deuxième choc, au sommet de cette architecture hybride, mélange de géant armé et de classicisme palladien avec façade haute et meurtrières déguisées en fenêtres, on aperçoit, en retrait, un loft ultramoderne.
C'est la résidence privée (avec piscine creusée dans l'énorme dalle de béton armé) de Christian Boros, 44 ans, homme d'affaires de Wuperthal, qui a racheté le bunker en 2003 et a transformé cet endroit hanté, sale et insalubre, en fondation contemporaine nickel-chrome.

Des travaux titanesques

Silence ! Pas de réseau pour les portables dans le bunker lyophilisé. Les visites se font en rang, à l'heure et sur rendez-vous, avec guides bilingues, voire trilingues comme Clément, 20 ans, futur étudiant en sciences politiques. Elles commencent par l'histoire insensée du lieu. L'armée soviétique « libératrice » l'a transformé en prison en 1945. En 1957, la RDA communiste profite de cet espace à température constante (10° à 15°) pour y stocker les régimes de bananes que lui envoie son ami Cuba. On l'appelle alors le « Bunker Banane », ou le « Bunker de l'Avent », les bananes étant synonymes de Noël.
Devenu propriété de la République fédérale d'Allemagne en 1990, après la réunification, ce bunker arrogant se transforme, en 1992 une boîte de nuit techno, lieu branché où la drogue circule allégrement, où des chambres noires sont aménagées pour les pratiques sado-masochistes et les fous de « donjon », comme en attestent les traces de peinture laissées à « titre historique ». En 1995, la ville de Berlin interdit au public ce lieu underground, QG couru par la vague libertaire, mais sans système de ventilation, ni issue de secours ni eau courante.
Après cinq ans d'hibernation, les cinq ans de travaux ont été titanesques, vu l'épaisseur du béton et l'impossibilité de faire entrer une grue dans le bunker. Le résultat est édifiant. Toute la vision New Age de la star dano-islandaise de l'art, Olafur Eliasson, peut se redéployer dans les espaces agrandis, blanchis, immaculés. La collection Boros, qui s'est ouverte au public en juin avec l'exposition « Lumière et espace », changera d'accrochage tous les deux ans. Déjà, un must berlinois.
 

EXTRAIT DU FIGARO du 16/01/2009
Plus d'infos sur le site : www.sammlung-boros.de


Le Must  effectivement ! incontournable lors de votre visite berlinoise !
Attention, réservation impérative !! ... même avec une semaine à Berlin, mois de juillet, les réservations étaient saturées  ... et il m'a fallu faire des yeux doux pour intégrer la visite d'un groupe et pouvoir enfin admirer Eliassson dans toute sa splendeur !