jeudi 16 avril 2009

SPECTACLE et EXPO : CAMILLE C. à YVETOT

Camille Claudel.


Sous l'impulsion de Evelyne BISSERIER du Centre Culturel des Vikings, de Chantal LEMONNIER de la médiathèque G. de Montpassant et de David BARBAGE, ancien directeur de l'Ecole d'Arts Plastiques d'Yvetot et de la Galerie Duchamp,

le Centre Culturel des Vikings d'Yvetot soucieux de diffuser les actions culturelles de sa ville en collaboration notamment avec d'autres associations, à invité les élèves de l'atelier de Sculpture de l'Ecole Municipale d'Arts Plastiques d'Yvetot à se pencher sur " Camille C.".


La pièce de Théâtre se jouera au :

CENTRE CULTUREL "LES VIKINGS"

le Mercredi 6 mai 2009 à 20h 30

Tarif : 9 / 6 € - gratuit pour les moins de 12 ans

ADRESSE
Rue Pierre de Coubertin - 76190 YVETOT
yvetot.caux.productions@orange.fr -
http://www.tourisme-yvetot.fr/affiche/vikings.htm
Tel : 02 35 95 15 46 - Fax : 02 35 56 44 46


et les travaux d'élèves seront présentés à la
MEDIATHEQUE INTERCOMMUNALE GUY DE MONTPASSANT


VERNISSAGE Mercredi 6 mai à 18h 30

Merci à Stéphane NOE et Pascal SIMON qui ont fait un petit reportage vidéo au sein de l'atelier,
et que vous pouvez voir sur le site de la médiathéque :
http: //mediatheque.ccry.org
ou en cliquant sur le lien ci-dessous :
http://www.ccry.org/page/agenda/tempsfort

ADRESSE
9 Rue Pierre de Coubertin - 76190 YVETOT
Téléphone : 02.35.95.01.13
mediatheque@ccry.org


HORAIRES D'OUVERTURE
lundi - jeudi : 15h00 - 18h00
mardi - vendredi : 15h00 - 19h00
mercredi et samedi : 10h00 - 18h00 (journées continues)



DOSSIER DE PRESSE

FEMMES
Battues, enchaînées, lapidées, brimées, violées, déshonorées, rasées, excisées, cachées, voilées, exhibées, vendues… Les adjectifs ne manquent pas pour les qualifier : l’histoire, d’hier jusqu’à aujourd’hui, fourmille d’exemples.

Réhabilitation et reconnaissance sont les maîtres mots de ce spectacle. Mademoiselle C . ressemble de toute évidence à Camille Claudel.
En effet, le texte de Henry DUBOS s’inspire de la vie et de l’œuvre de cette artiste hors du commun pour dénoncer les rouages du pouvoir masculin.
A partir d’une riche documentation sur la vie de Camille CLAUDEL (œuvre de Anne DELBÉE, textes psychanalytiques de Brigitte FABRE-PELLERIN, courriers et documents émanant de l’hôpital de Montdevergues) mais aussi d’informations sur bien d’autres femmes bafouées, critiquées ou reniées…
Henry DUBOS a créé une héroïne :
Mademoiselle C. sculpteur .
Ce personnage interprété par Élisabeth TOUCHARD sculpte des tranches de vie sur les phrases du violoncelle de Birgit YEW, sous le regard de Nathalie LOCQUET femme-caméra, dans la lumière de Muriel DUBOS.
Un spectacle interactif qui honore la femme au moment où seule, une journée lui est dédiée.

Une exposition de photographies d’œuvres de Camille CLAUDEL, prêtée par la bibliothèque de la ville de Oissel guide les spectateurs sur les pas de cette femme aujourd’hui réhabilitée Mademoiselle C. sculpteur Aimer à en perdre raison.
Le pari d’Henry Dubos, c’est d’avoir osé écrire, c’est-à-dire traduire à l’aide de mots, les sentiments qu’il éprouvait, l’émotion qu’il ressentait en présence de Camille Claudel. Pari gagné, avec d’autant plus de mérite qu’il a été tenté et tenu, non pas devant un parterre d’initiés, mais dans une modeste salle de province, celle du cinéma-théâtre de Saint-Saëns. Dans un espace tendu de noir une femme soliloque, laisse filtrer sons et murmures à peine audibles, puis lance l’instant d’après, d’incohérents éclats tandis qu’elle s’abreuve ou s’imbibe, déversant des propos en un flot jaillissant où se noie son désarroi. Élisabeth Touchard, merveilleuse d’authenticité, insuffle une intensité qui s’amplifie alors que l’archet de Birgit Yew exprime au violoncelle les accents déchirants de l’âme désemparée et que Nathalie Locquet révèle en gros plan sur la toile de lin, les mains de l’artiste malaxant et modelant la terre d’où naît son œuvre. Mademoiselle C. n’est pas une pièce destinée à faire rire, loin s’en faut. S’agit-il alors de théâtre à message ? Certes, comment ne pas y voir l’expression d’une révolte contre la soumission à laquelle tant de femmes sont condamnées ? Mais pourquoi ne pas aller au-delà, et y admirer une peinture, criante de vérité, révélée avec quel talent, d’un être aspirant à l’amour, quel que soit l’abîme où plonge son désespoir ? Claude FOURNIER

DISTRIBUTION Élisabeth TOUCHARD : Melle C. Birgit YEW : Violoncelle Nathalie LOCQUET : Caméra Muriel DUBOS : Lumières Michèle BELLET : Crédit Photos

Le Public à propos de Mademoiselle C. sculpteur :

"Chapeau bas devant la beauté, la grâce et la force qui se dégagent de ce spectacle…

Mademoiselle C. affairée à donner forme à l’argile, s’adresse à son entourage sans artifice, avec lucidité, mais son mal être la conduit progressivement à la folie."


La Critique à propos de Mademoiselle C. :

SAINT-SAËNS Lundi 8 Mars 2004 20 H 30

" Singulier, féminin mais aussi pluriel.

Le spectacle du théâtre Musical Coulisses montre combien l’histoire des femmes est riche. Mademoiselle C., n’est pas anonyme puisque le spectateur partage la vie de Camille Claudel mais par ce titre, le metteur en scène a délibérément choisi de transposer l’histoire de cette artiste à celle de toutes les femmes (mais aussi des hommes) qui aujourd’hui ont encore et toujours besoin de revendiquer leurs droits, leur dignité parce que rien n’est acquis à jamais. Les nombreux mouvements et groupements de défense des femmes en attestent.
Une cause peut aussi être défendue grâce à l’expression artistique. C’est ce chemin qui a conduit Henry Dubos à l’écriture de ce texte où il aborde un thème qui lui est cher : l’identité. Quelle est la place de Mademoiselle C. dans une société qui refuse la non conformité aux modèles et normes qu’elle propose ?
Femme et qui plus est talentueuse, Mademoiselle C. rencontre bien des difficultés à être, en cette fin de XIXème siècle. Les relations avec son père, sa mère, son frère Paul et son amant Rodin sont évoquées dans l’atelier de Melle C, incarnée par Élisabeth Touchard. Affairée à donner forme à l’argile, elle s’adresse à son entourage sans artifice, avec lucidité, mais son mal être la conduit progressivement à la folie.
La précision des gestes est amplifiée par les images filmées en direct et diffusées sur écran. A la caméra, Nathalie Locquet montre ce que le public ne peut voir et lui permet ainsi de mieux pénétrer l’univers de Melle C.
La sobriété du décor - à l’image d’une araignée qui tisse la toile dont elle devient prisonnière surtout à cause des éléments extérieurs - suggère ce monde hostile à la passion qu’elle défend. Sculpter pour exister. Trop extravagante pour être intégrée.
Ce que le texte, la gestuelle, l’image ne disent pas, le violoncelle s’en charge. Il dialogue avec Melle C., la soutient et quelquefois l’oblige à sortir d’elle même. Birgit Yew renforce les émotions
Le temps qui passe, celui d’une vie semée de bonheurs réprimés et d’obstacles, se concrétise dans les éclairages de Muriel Dubos. Passionnée, chaotique, torturée, Melle C. témoigne de son époque par ses œuvres qui relatent sa vie.
Faire que chaque être humain quelque soit son sexe, son statut, son origine, trouve son identité ; tel est l’objectif de la dernière création du Théâtre Musical Coulisses. "
M B


« Camille C », vous la connaissez, du moins l’imaginiez-vous, pour avoir lu à l’occasion, des chroniques à son sujet : vous la saviez d’une famille bourgeoise bien pensante, avec un frère ambassadeur ; on vous l’avait présentée assez libre dans son comportement, fréquentant un sculpteur en renom dont elle était le modèle, peut-être un peu plus aussi ; sa famille, prétendait-on, avait été contrainte à des mesures extrêmes pour la soigner : pensez donc, elle buvait ! Passe encore pour un homme, l’absinthe favorise parfois le génie, voyez Verlaine, Toulouse-Lautrec, d’autres encore ; mais qu’une femme devienne éthylique, au point d’en être comme alcoolisée, telle une éponge dégoulinante, quelle inconvenance, quelle déchéance, quelle vulgarité ! Sans doute aurait-on admis qu’elle fume, et pas seulement de l’herbe à Nicot, aurait-on compris qu’elle se vête en homme, la dame de Noharit en avait bien eu l’audace ! Mais boire, quel affront : inadmissible ! pire même, indécent.

De « Camille C », voilà ce que vous saviez jusqu’au jour où poussé vous aussi par la soif, celle d’en apprendre un peu plus sur cette femme hors du commun, vous vous êtes intéressé à « Mademoiselle C ».

Aucune ambiguïté, c’est bien de la même personne qu’il s’agit ; mais pour en percer le mystère, pour en pénétrer le secret, vous disposez cette fois non pas d’un livre ou d’un guide, mais d’un intime : il s’est penché sur elle avec un tel regard qu’il s’en est trouvé envoûté, et qu’en retour il l’a faite sienne ; elle lui appartenait et il a voulu la faire découvrir en toute vérité, sans aucune impudeur.

Le pari d’Henry Dubos, c’est d’avoir osé écrire, c’est-à-dire traduire à l’aide de mots, les sentiments qu’il éprouvait, l’émotion qu’il ressentait en présence de « Mademoiselle C ».

Pari risqué et pari gagné, avec d’autant plus de mérite qu’il a été tenté et tenu ce pari, non pas devant un parterre d’initiés imbus de parisianisme, mais dans une modeste salle de province, celle du cinéma-théâtre de Saint-Saëns, dont il a tiré partie avec bonheur de toutes ses ressources.

Henry Dubos, l’auteur de la dramaturgie, en a conçu la mise en scène, à la fois riche et dépouillée, et ce n’est pas contradictoire : dans un espace tendu de noir qui en accentue la profondeur à l’infini, il a dressé des stèles ; une femme soliloque, laisse filtrer sons et murmures à peine audibles, puis lance l’instant d’après, d’incohérents éclats tandis qu’elle s’abreuve ou s’imbibe, déversant des propos en un flot jaillissant où se noie son désarroi.

C’est Élisabeth Touchard, merveilleuse d’authenticité, qui anime la voix ; elle lui insuffle une intensité qui s’amplifie alors que l’archet de Birgit Yero exprime au violoncelle les accents déchirants de l’âme désemparée, et que Nathalie Locquet révèle en gros plan sur la toile de lin, les mains de l’artiste malaxant et modelant la terre d’où naît son œuvre.

« Mademoiselle C » n’est pas une pièce destinée à faire rire Margot, loin s’en faut. S’agit-il alors de théâtre à message ? Certes, comment ne pas y voir l’expression d’une révolte contre la soumission à laquelle tant sont condamnées ? Mais pourquoi ne pas aller au-delà, et y admirer une peinture, criante de vérité révélée avec quel talent, d’un être aspirant à l’amour, quel que soit l’abîme où plonge son désespoir ?

Claude Fournier
12 avril 2004